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17 novembre 2014 1 17 /11 /novembre /2014 21:36
Voyage au bout de l'ennui!

Conseil Municipal de Perpignan. Deux petites heures auront suffi, ce jeudi 6 novembre, pour traiter les 49 dossiers à l’ordre du jour. 25 dossiers à l’heure, soit guère plus de 2 minutes en moyenne par dossier…

Les interventions sur l’instauration d’une taxe sur les friches commerciales laissaient augurer d’une séance qui sortirait de la torpeur habituelle qui règne dans cette assemblée sans véritable opposition. Mais la flamme du FN n’est qu’un feu de paille et l’on a vite retrouvé les incohérences de ses élus. Après avoir critiqué cette taxe et «demandé de revenir sur cette décision», ils se sont préoccupés des recettes que cela générerait : une manière de ne pas rejeter finalement ce dossier. Louis Aliot, moins véhément que sur les plateaux télés, a reproché au maire d’être politicien et d’allumer un contre-feu par rapport au centre commercial contesté du Carré d’or. Face à de tels «opposants», Jean-Marc Pujol a tenu des propos que n’aurait pas reniés un élu de gauche. Il s’est dit «scandalisé qu’un propriétaire obtienne un rapport de 20%, grâce aux loyers demandés quand l’épargne populaire ne rapporte au mieux que 1,25%»…

L’instant d’après, le maire n’a cependant laissé planer aucun doute à propos de sa place sur l’échiquier politique. Interpelé sur le fait divers survenu à la cité Clodion, il a, en parfaite harmonie avec les élus FN, dénoncé l’Etat et la Justice qui ne remplissent pas leur rôle et n’assument pas leurs missions. Sécurité, police municipale et caméras de surveillance sont des thèmes sur lesquels le maire et les élus FN expriment régulièrement des convergences de vues.

Des conseils de quartiers!

Présenté sous l’intitulé «proximité», la création des conseils de quartiers a tout juste provoqué une abstention discrète du FN. Pourtant, il y avait de quoi intervenir de manière critique! Le règlement intérieur précise que «le conseil de quartier est une instance consultative, lieu d’échange et d’informations entre la Municipalité et les habitants des quartiers.» Mais comment y parvenir si «les séances ne sont pas publiques» et quand une certaine opacité existe sur le choix des 24 représentants d’association ou de personnalités qualifiées du quartie? Qui les choisit et sur quels critères? Subventions, conventions, avenants divers, cessions ou acquisitions de parcelles ont complété une séance qui ne restera pas, une fois de plus, dans les mémoires. A noter la présence dans les rangs du public d’un groupe de harkis venus «envoyer un signal fort au maire» et exprimer silencieusement un «ras le bol sur la façon dont ils sont depuis longtemps instrumentalisés à Perpignan.» Chaque fois que j’assiste à une séance du conseil municipal, j’espère enfin entendre de véritables échanges argumentés sur le fond et guidés par les préoccupations des citoyens. Mais, y compris, certains élus de la majorité trouvent que le conseil municipal est devenu insipide: ils me l’ont fait savoir en fin de séance. Suis-je condamné à l’ennui jusqu’à la fin du mandat?

Michel FRANQUESA

* article publié e dans le TC  du 14 novembr  2014

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