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21 octobre 2012 7 21 /10 /octobre /2012 08:40

Les multinationales évoquent la sauvegarde de la compétitivité des entreprises du médicament pour maquiller des licenciements boursiers en licenciements économiques. Pfizer, Sanofi, Abbott... les plus gros laboratoires dégraissent, pour mieux s'engraisser. L’affaire du Mediator est là pour rappeler que les grands laboratoires préfèrent parler gros sous que santé publique.Sanofric.jpg

S’il est un secteur qui a épousé sans complexe l’idéologie de «tout pour l’actionnaire», c’est bien celui-là. On parle beaucoup de Sanofi. Normal, le groupe, en tête du CAC 40 depuis 
des années, réalise 8,8 milliards d’euros de bénéfices, 
en distribue 4,5 à ses actionnaires et annonce un plan de restructuration qui sabre dans l’emploi et la recherche. Mais la verrue financière gangrène tout le secteur. Chez Pfizer, Merck ou Abbott, la même logique est à l’œuvre. La courbe des dividendes progresse, même quand celle des bénéfices chute. À chaque fois, l’emploi trinque. C’est la variable d’ajustement.

Il y a plus de dix ans déjà, le groupe Danone, annonçait 1 790 suppressions d'emplois dans le monde, dont 750 en France, alors qu’il affichait un bénéfice de plus de 130 millions d’euros. La multinationale espérait ainsi voir son titre grimper en Bourse et rassurer les investisseurs (déjà), comme Michelin l’avait fait deux ans plus tôt. La dictature de l’actionnaire se mettait en place. Mark & Spencer juste après, puis Hewlett-Packard, Moulinex, Aventis (devenu Sanofi), Valeo… on pourrait dresser une liste à la Prévert des entreprises qui licencient, non par nécessité, mais par prévention.

C’est à nouveau le cas de Sanofi aujourd’hui. La parade politique contre les licenciements boursiers va-t-elle enfin voir le jour ? Les syndicats du groupe ont demandé, entre autres, un «soutien pour l’adoption d’une loi contre les licenciements à visée boursière». Une proposition de loi a été déposée en juillet par les élus du Front de gauche à l’Assemblée nationale. Elle n’attend que son examen. Le ministre du Travail, Michel Sapin, a assuré, sur France Inter, travailler à réformer le licenciement afin que «le motif soit examiné beaucoup plus tôt et de manière beaucoup plus sûre». Ce fut un engagement du candidat Hollande, puis un cheval de bataille d’Arnaud Montebourg, puis, le «licenciement abusif» ayant été jugé trop difficile à définir, le projet a été un temps relégué. Que la pression salariale et syndicale le sorte du tiroir est une bonne chose. Il est temps d’envoyer un signal pour changer le système.

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