Communiqué de presse du PCF 66
A quoi jouent Christian Bourquin et Jacques Cresta sur la première circonscription?
Jeudi dernier, toutes les formations de gauche débattaient au siège national du PS, rue de Solférino, de quelques dizaines de circonscriptions où la gauche pourrait être éliminée dès le premier tour des législatives au profit de l’UMP et du FN. Dans ces circonscriptions où il y aurait une candidature unique à gauche et où, bien évidemment, au plan national, le PS se taille la part du lion, il ne fait aucun doute que la première des Pyrénées-Orientales doit revenir à un candidat PCF/Front de Gauche. Les discussions qui ont eu lieu dans l’entre-deux tours laissaient entrevoir que, pour les dirigeants nationaux du PS et du PCF/Front de Gauche, le soutien national du PS à Jean Vila et Nicole Gaspon était quasiment acquis dans le cadre d’un accord national où le PCF applique la réciprocité dans d’autres départements. Mardi 8 mai, les discussions ont repris entre «partenaires» de gauche. Les choses se sont moins bien passées, le PS remettant en cause une partie des accords obtenus avant le 2e tour de la présidentielle et notamment celui de la première circonscription des P.-O. La délégation du PCF s’est vue dans l’obligation de claquer la porte. Que s’est-il passé entre les deux réunions? François Hollande a été élu et le PS a oublié que c’était avec un gros apport du Front de Gauche. La victoire aidant, les vieilles lunes hégémoniques du PS ressurgissent. Mais ce qui a été déterminant, c’est que Christian Bourquin a mis tout son poids, toute son autorité dans la balance pour essayer de faire capoter l’accord qui était en bonne voie. Le président socialiste de la Région préfère prendre le risque de voir éliminer la gauche au premier tour de la législatives dans la 1ère circonscription plutôt que de soutenir la candidature de Jean Vila. C’est incompréhensible car le maire de Cabestany jouit d’une aura importante dans la population et parmi les électeurs, les élus et les militants dont beaucoup de socialistes. Incompréhensible aussi car la situation, si elle perdure, nuira au rassemblement autour des candidats de gauche au second tour. Incompréhensible enfin, car aux moments des élections sénatoriales, le PCF a eu une attitude responsable pour faire élire un sénateur socialiste et Christian Bourquin avait clairement laissé entendre que le PS ne prendrait pas de risque dans la 1ère circonscription et ne s’opposerait pas à la candidature unique de Jean Vila.
Christian Bourquin et Jacques Cresta, qui, dimanche soir encore, minimisaient l’apport du Front de gauche dans
l’élection de F. Hollande, sont prêts à faire cavalier seul, y compris en faisant pression sur leur direction, et en tout cas contre toute logique. Quitte à prendre le risque de ne pas mobiliser
toute la gauche au deuxième tour sur l’ensemble des circonscriptions des P-O ! A l’heure où François Hollande parle du rassemblement et de la victoire de la gauche comme d’un enjeu qui nous
dépasse, il semble que dans ce département l’enjeu ne dépasse pas le stade de l’hégémonie locale et des ambitions personnelles.
Perpignan, le 9 mai 2012