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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 13:43

Des débats éclairants !

Faut-il y voir un lien direct avec le retour de vacances ? Nous avons eu droit à des interventions bien plus intéressantes que lors des dernières séances. Mais malgré la qualité des arguments développés par son opposition, J-Marc Pujol a refusé de les prendre en compte pour infléchir des choix qui confirment un alignement sans faille de l’équipe majoritaire sur la politique de Nicolas Sarkozy.

En guise de mise en bouche : la politique scolaire de la ville
Avant d’entamer l’ordre du jour, nous en avons eu un avant-goût avec le rapport de Nathalie Beaufils sur la situation scolaire de rentrée. La stabilité des effectifs sur les 61 écoles de la ville est marquée par un tassement observé au nord et des arrivées au sud. Afin de mieux gérer les effectifs (entendez par là, accompagner la pénurie de postes à l’école maternelle !), elle a évoqué deux pistes : inciter les  enseignants à créer des classes multi-âge, créer des classes type passerelle (classe le matin, garderie l’après-midi) argumentant que cela permettrait l’accueil des enfants qui ne sont pas propres. Une entrée en matière scandaleuse de la part de la responsable aux affaires scolaires qui maîtrise mal son sujet mais qui agit en bon petit soldat du ministre de l’éducation nationale, pour déstabiliser l’école maternelle publique.

Pour plat de résistance : le Centre des Français d’Algérie
Maurice Halimi, s’appuyant sur quelques photos projetées a évoqué le Pôle Muséal qui englobe tous les musées, la Haute Ecole d’Arts et… le Centre de Documentation des Français d’Algérie/Laboratoire de pensée sur les exils. Au cours d’un long monologue surréaliste, plutôt inaudible autour de «l’intelligence de l’altérité», il a évoqué le respect du passé, l’ouverture à l’autre, la mémoire, la recherche et la compréhension. S’entraînait-il pour battre le record du discours dalinien non-stop de Lluis Colet ? Ou voulait-il noyer le poisson du Centre dans la sauce du Pôle ? Raymond Sala a apporté la touche patrimoniale et catalane à la justification du Centre de Documentation. Suzy Simon-Nicaise, la larme à l’œil, a joué la carte de l’émotion. L’opposition ne s’est pas laissée prendre à ces petits effets et a développé une argumentation solide et plus objective . Nicole Gaspon évoquant un «bel emballage pour faire passer le reste» a affirmé qu’un partenariat exclusif avec le cercle algérianiste (vision réductrice de notre histoire) invalidait les belles déclarations. Elle a pointé l’absence de ceux qui aujourd’hui évoquent l’exil et l’ouverture à l’autre, dans les manifs du  RESF (Réseau
Education Sans Frontières) ou pour dénoncer la stigmatisation des étrangers (roms ou autres). Elle a dénoncé l’utilisation de fonds publics et le refus d’un Conseil Scientifique pour un centre qui devrait rassembler et non diviser. Jean Codognes a souligné la difficulté à justifier en termes «politico-culturels corrects» ce projet, notant l’absence de «S» au mot pensée qui préfigure une fabrication de LA pensée sur les exils. Il a refusé que la collectivité publique se satisfasse de revendications identitaires comme la construction d’un centre dont le message serait univoque et insisté sur la nécessité d’un Conseil Scientifique autonome. Jacqueline Amiel-Donat a dénoncé la convention avec le seul cercle algérianiste dont les statuts font référence à l’Algérie Française et dont les objectifs ne sont pas gages d’ouverture à l’autre : « protester contre l’histoire officielle de la présence française en Algérie et redonner une vigueur nouvelle à la communauté Algérie Française».
La majorité, droite dans ses bottes autour de Jean-Marc Pujol a refusé de prendre en compte tous ces arguments pour un «Centre de Documentation de l’Histoire Franco-Algérienne» revendiqué par le collectif et mieux à même de réconcilier les mémoires. Seule infime concession la possibilité pour d’autres associations d’apporter leurs propres documents (avec quelles garanties ?).

En accompagnement : les caméras
Chaque nouvelle implantation relance un débat durant lequel Pierre Parrat se gargarise pour «l’intelligence de l’emplacement des caméras» et les résultats obtenus. Cependant, au-delà des oppositions sur leur multiplication ou pas, un consensus existe pour affirmer qu’elles ne règlent pas les problèmes (elle servent au mieux à découvrir quelques coupable) et déplorer la réduction des effectifs de la police nationale qui amène les collectivités à augmenter ceux des polices municipales, parce que l’Etat se désengage,.
 
A Perpignan, la droite en charge de la mairie décline localement avec zèle, la politique du gouvernement: attaques contre l’école maternelle, vision partielle et partiale de l’histoire, renforcement du discours sécuritaire, délégations de service public… Citoyens perpignanais il est temps de réagir !

Michel FRANQUESA

En vrac :
- Le collectif « Pour un Centre de Documentation sur l’Histoire Franco-Algérienne » encore présent dans les rangs du public a pu enfin assister à un vrai débat dont l’issue ne répond pas à sa demande.
- Jacqueline Amiel-Donat s’est insurgée à juste titre sur un problème de démocratie. Une décision soumise au vote du conseil (créer une aire de jeux) était déjà prise puisque l’attribution du marché figurait dans les délibérations prises par délégation.
- Nouveau désengagement de la ville : 2 haltes-garderies  en délégation de service public (Vernet-Salanque à l’UFCV,  St Matthieu à la Fondation d’Auteuil).
- 45 nouvelles inscriptions pour la Haute Ecole d’Arts : Elle justifient la mobilisation contre l’abandon par la ville, il y a quelques années.

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